HOLLYWOOD ET LE STAR SYSTEM
Une fois à New York, après plusieurs mois d'attente, Garbo passa des tests en studio. Ce fut un échec, car elle ne ressemblait pas au soi-disant archétype de l'actrice hollywoodienne : "Elle sort trop de l'ordinaire", disait-on. Mais devant l'insistance de Stiller, le studio accepta de l'envoyer à Hollywood, moyennant un salaire très bas.
C'est alors que la carrière de la jeune Greta prit un tournant inattendu : ses films remportèrent un grand succès. Elle joua surtout les vamps et on utilisa souvent son exotisme ; ce qui ne lui plaisait pas vraiment. Durant cette période, elle joua rarement des rôles de femme américaine. Quant à Stiller, il décida de quitter la MGM, ne sachant pas s'adapter aux exigences des studios hollywoodiens. Il repartit seul en Suède, en espérant que sa protégée rentrerait au pays après avoir tourné quelques films. C'est pendant cette période que Garbo fit la connaissance de l'acteur John Gilbert. Ils eurent alors une relation tumultueuse qui défraya la chronique et accrût sa popularité.
Elle ne cessait de tourner, et parmi ses films, quelques-uns ont marqué les esprits : La chair et le diable ; Anna Christie, où "Garbo parle" et le public entendit pour la première fois sa voix grave et sensuelle ; Mata Hari, qui la consacra séductrice ; La Reine Christine ; Anna Karénine ; Le roman de Marguerite Gautier, sans doute sa meilleure prestation, et Ninotchka où "Garbo rit".
FIN D'UNE CARRIERE, DEBUT D'UN MYTHE
Après, l'échec de La femme aux deux visages en 1941, elle décida d'abandonner définitivement le cinéma. Elle refusa alors d'innombrables propositions pour un éventuel retour à l'écran. Cet abandon précoce ne fit que renforcer la légende, laissant ainsi l'image intacte d'un visage jeune et beau qui a tant fait rêver...
En 1951, elle obtint la citoyenneté américaine et reçut, en 1954, un oscar honorifique pour l'ensemble de sa carrière.
Elle passe ensuite les trente dernières années de sa vie entourée d'un cercle d'amis restreint, fuyant sans cesse les objectifs des paparazzi. L'association regroupant les plus fervents admirateurs de La Divine, a même tenté de poursuivre en justice la presse qui la harcelait sans cesse, en vain...
Elle cessa ensuite toute amitié avec ses soi-disant amis qui l'avaient "trahi" en publiant des ouvrages sur elle (comme Cecil Beaton et Mercedes De Acosta).
Son hygiène de vie était étrange : elle fumait beaucoup, buvait de la vodka et suivait un régime végétarien très strict... On la connut alors errant de palace en palace, achetant de précieux objets d'art et flânant dans les rues de New York ou à Central Park, vêtue de pantalons flottants et de ses fameuses grandes lunettes noires. Vers la fin de sa vie, elle resta recluse dans son appartement luxueux de sept pièces à New York.
Le 15 avril 1990, elle décéda des suites d'une insuffisance rénale terminale et d'une pneumonie à l'âge de 84 ans à l'hôpital de New York. Ses cendres furent enterrées au cimetière Skogskyrkogarden à Stockholm.